Le syndrome de congestion pelvienne (SCP) est l’ensemble des douleurs liées à la stagnation du sang dans les veines du pelvis devenues dilatées (varices pelviennes) et aux processus inflammatoires qui lui sont associée. Le SCP cause chez 30% des femmes des douleurs pelviennes chroniques 1. C’est une maladie sous-diagnostiquée car bien trop souvent une errance médicale s’installe. 2
Dans cet article nous allons voir comment le SCP se manifeste. Puis les solutions proposées aux femmes qui en sont atteintes d’un point de vue médical et ostéopathique.
Causes
Pour commencer, la grossesse augmente de 50% la capacité des veines pelviennes qui explique les varices pelviennes. Ensuite, le radiologue peut noter deux zones de compressions 1 :
– Le Syndrome de Casse-noisette. C’est une compression de la veine rénale gauche entre l’artère mésentérique supérieure et l’aorte abdominale.
– Le Syndrome de May Thurner. C’est une compression de la veine iliaque commune gauche par l’artère iliaque interne droite.
La compression des veines dû à l’un ou à l’autre explique les varices pelviennes. Et également des membres inférieurs avec un gonflement plus important de la cuisse/jambe gauche qu’à droite.
Attention ! Ce ne sont pas les seules zones qui peuvent être touchées. Ce sont seulement des exemples concrets qu’ont pu relever les scientifiques. Le degré d’atteinte de compression peut être minime et être situé plus bas dans le pelvis.
L’étiologie du syndrome de congestion pelvienne reste encore floue. Cependant on pense qu’il résulte d’une combinaison de facteurs, notamment génétiques, anatomiques, hormonaux, des lésions de la paroi veineuse, un dysfonctionnement valvulaire, un flux sanguin inversé 3 .
Syndrome de congestion pelvienne symptômes
Le syndrome de congestion pelvienne est chronique, et est présent depuis au moins 6 mois. Il peut se manifester par des symptômes douloureux et non douloureux 4 , 5 :
– Une douleur ovarienne reproduite à la palpation (présent chez 80% des cas).
– Des dysménorrhées (des douleurs pendant les règles).
– Des dyspareunies profondes : des douleurs au rapport sexuel mais qui apparaissent après le rapport.
– Une pesanteur pelvienne exacerbée par la position debout.
– Une lourdeur des cuisses.
– Des varices vulvaires peuvent se voir.
– Une dysurie : par la congestion de l’espace rétro-pubien (entre le pubis et la vessie).
– La multiparité (le fait d’avoir eu plusieurs enfants) et la préménopause sont des facteurs qui prédisposent à la congestion pelvienne.
Diagnostic
Le diagnostic de syndrome de congestion pelvienne est difficile à poser. Néanmoins la veinoscopie transcathéter représente la référence absolue pour le diagnostic du syndrome de congestion pelvienne. Elle est réalisée après une imagerie non invasive non concluante, telle que l’échographie Doppler, la tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM) 1 .
Syndrome de congestion pelvienne traitement
Traitement médical
Le traitement le plus efficace à ce jour est l’embolisation par voie transcathéter.6 Cela consiste à boucher les veines dilatées sous anesthésie locale. Hormis cela, il y a des traitements hormonaux qui jouent sur la congestion.
Des conseils à faire au quotidien sont aussi intéressant comme la marche, les bas et les culottes de contentions et la cryothérapie. En effet, ils permettent de favoriser le retour veineux.
Apport de l’ostéopathie dans le syndrome de congestion pelvienne
Avant tout, le travail de l’ostéopathe va être d’améliorer le drainage digestif, urinaire et pelvien. Pour se faire nous nous aidons des mésos. Ce sont des replis de tissus reliant les organes à la paroi. Ils sont intéressants à travailler car les artères ainsi que les veines passent dans ses replis.
La détente des ligaments de l’appareil gynécologique pourra aussi permettre une meilleure vascularisation pelvienne.
Prenons le cas du travail du ligament large. Etant donné que les veines iliaques internes et ovariennes traverse le ligament large, il nous permet de travailler indirectement la vascularisation veineuse.
Nous allons également travailler sur les espaces entre les organes. En effet la congestion pelvienne entraine une compression de ces espaces. Ainsi, cette compression ne permet pas aux organes une bonne mobilité. Plusieurs séances peuvent être indiquées selon le degré d’atteinte de la compression.
Conclusion
Le syndrome de congestion pelvienne est une compression veineuse complexe sous-diagnostiquée. Au point que les personnes touchées peuvent en souffrir quotidiennement. C’est pour cela que plusieurs solutions peuvent se présenter dont l’ostéopathie qui est une méthode douce et naturelle.
Sources
[1] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK560790/
[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34790295/
[3] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34935563/
[4] John Libbey Eurotext – Sang Thrombose Vaisseaux – Varices vulvo-périnéales et veine du ligament rond de l’utérus : traitement par embolisation (jle.com)
[5] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24840963/
[6] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38907671/